Conclusion 2/5 : nouvelle notion de l'État, nouvelle notion de justice, nouveau risque

Modifié par Estelledurand

Selon Hobbes, l'État n'est pas une réalité naturelle à l'être humain, mais une créature artificielle issue de la volonté des individus, un instrument au service de leurs fins : mettre un terme à la guerre de tous contre tous de l'état de nature, instaurer le règne de la loi qui seul permet la justice. Car c'est le seul moyen de permettre aux individus de poursuivre leurs intérêts particuliers, d'épanouir leur droit naturel en limitant son exercice, ce qui était impossible dans l'état de nature.

La notion de justice, dans l'État, ne peut plus être celle d'un bien suprême de l'humanité. Le conflit des opinions philosophiques et religieuses sur la nature de ce bien suprême, en effet, mène à la suprême injustice de la guerre civile. La justice doit donc être conçue de façon toute positive, conventionnelle : est juste ce qui est conforme à la loi édictée par l'État, injuste ce qui la transgresse. En effet, la loi de l'État est ce qui rend justice au droit naturel égal des individus.

L'État doit être au service de l'intérêt et du droit naturel des individus, aussi doivent-ils se soumettre à sa loi et à ses ordres. Tout comme l'État doit sa puissance immense et irrésistible au concours de la puissance de tous ses membres individuels, dont il doit préserver l'adhésion, ce qui limite en principe la volonté arbitraire des personnes physiques qui exercent en fait le pouvoir souverain. Cependant l'abus de pouvoir, de la part d'un pouvoir si absolu, est un risque terrible. 

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